Le Japon est, une fois n'est pas coutume, un pays ayant une culture extrêmement spécifique et personnelle. Que ce soit par les arts martiaux, les samouraïs, sa cuisine merveilleuse, les mangas ou encore les jeux vidéo de Miyamoto, les Japonais ont l'art et la manière de nous faire aimer leur culture et leur histoire. Cette histoire est justement liée à de nombreux conflits internes ayant créé de nombreuses guerres intestines entre des clans médiévaux. Avant la production à grande échelle d'armes à feu à partir du XVIème siècle, les guerriers japonais utilisaient des armes blanches pour se battre. Certaines d'entre elles sont bien connus de nous occidentaux notamment via certains sports de combat. Superprof vous propose de découvrir quelque unes de ces armes qui ont fait la puissance militaire des guerriers nippons au cours de l'histoire du Japon. Entre lame en acier, armes en bois ou projectiles au tranchant mortel, vous allez pouvoir découvrir sans danger chaque arme blanche nippone qui fait la renommée de la culture japonaise ! Vous cherchez des cours japonais ?
Les sabres nippons : une spécialité du Soleil Levant

Le Katana
Parmi les sabres japonais, le plus célèbre dans le monde entier est probablement le katana, l'arme de prédilection du samouraï. Un katana est un sabre courbé à la lame assez longue (plus de 60 cm) et fine avec un seul tranchant. Il était porté glissé à la ceinture, le tranchant vers le haut. On utilisait les katanas pour plusieurs utilisations : arme de taille (utilisé pour sa particularité tranchante), arme d'estoc (utilisé pour sa pointe) ou arme d'apparat (symbolique). Durant la période Muromachi, sa production fut la plus importante et ainsi de nombreux forgerons célèbres se firent connaître pour leurs katanas de légende. Il existe tout un vocabulaire autour du katana :
- Saya : le fourreau du katana en bois de magnolia laqué, accompagné d'une cordelette (sageo),
- Tsuba : la garde du katana,
- Tsuka : la poignée du katana,
- Mono-Uchi : la partie à l'extrémité de la lame (9 cm) avec laquelle sont effectuée les coupes,
- Bokken : le sabre en bois, utilisé par les pratiquants de l'escrime japonaise (kendo) pour s'entraîner,
- Shinai : katana en lamelles de bambou utilisé pour l'entraînement,
- Shinken : un katana contemporain, arme blanche de catégorie D en France.
On retrouve aussi sur beaucoup de katanas un Kogai, petite lame située sur le côté de l'arme, insérée dans le Saya. Elle dépasse du Tsuba par un trou appelé le Kogai-Bitsu. L'utilisation exacte de cette lame est encore assez floue : elle pouvait servir pour les chevaux, les cheveux ou comme outil et parfois comme arme de jet ou comme une pique. Un autre élément important qui pouvait être ajouté au Katana était le Kogatana. Il s'agit d'une version miniature de celui-ci ("ko" signifiant petit), qu'on trouvait sur le côté de l'arme. Il était utilisé de plusieurs manières, notamment pour couper ou tailler, mais aussi comme arme de jet ou de pique. Le Bokken est un Katana de bois servant aux entraînements de Kendo, mais il existe un autre type d'arme permettant ce type de pratique : le Iaito. Il permet l'étude du Iaido et du Iaijutsu (la pratique de dégainer et de frapper en un seul geste). Il était généralement moins coupant et moins lourd. Parmi les forgerons les plus célèbres, vous reconnaîtrez peut être les noms de Masamune, Kotetsu, Kunimitsu ou encore Muramasa. De plus, le katana est une arme présente dans de nombreuses œuvres contemporaines utilisant le folklore nippon comme dans Kill Bill, Ruroni Kenshin ou encore La Légende de Musashi ! Connaissez-vous la fonction des geishas ?
Le Tachi
Le tachi est une autre sorte de sabre japonais utilisé principalement jusqu'au XIIIème siècle au Japon (période Koto). Il était l'arme de prédilection du samurai à cheval : suspendu à la ceinture de l'armure, il pendait sur le flanc de la monture, tranchant vers le bas. La longueur de la lame est d'environ 70 cm. Il existe deux types de tachis : le tachi de décoration (Kazaritachi) et le tachi de guerre (Jintachi). En somme, il est tout autant utilisé pour les cérémonies ou le symbole, comme porté par un Shogun ou pour pratiquer le seppuku par exemple, que pour le combat, souvent plus pratique à dégainer et à utiliser. En conclusion, le tachi est l'ancêtre du katana et l'arme favorite du guerrier de cavalerie japonais jusqu'au XIIIème siècle.
Le Wakizashi
Le wakizashi est un sabre qui est assez similaire au katana, à l'énorme différence près qu'il ne mesure qu'entre 30 et 60 cm de longueur. Il ne s'agit pas pour autant d'un poignard, mais il est vrai qu'il était utilisé à une main, utilisé seul dans des endroits clos (a longueur le rend plus pratique que le katana) ou en complément du katana (main gauche, parade). Les samouraïs étaient autorisés à porter un wakizashi en plus de leur katana : on appelait alors l'ensemble le Daisho. Les riches marchands, eux, n'avaient pas le droit de porter le katana : ils s'équipaient donc d'un wakizashi. Certains styles de combat utilisent le wakizashi en bois, le shoto. On retrouve bien souvent le wakizashi lors de la séance rituelle du seppuku : sa taille permet plus facilement de s'inciser le ventre pour se faire pardonner de ses péchés (ne pas reproduire chez soi) ! Où trouver des cours de japonais en ligne ?
Le Tsurugi

"Le nom de cette épée (Kusanagi no Tsurugi) remonte au temps de l'empereur Keiko. Cette épée s'appelait auparavant Ame no Murakumono Tsurugi. Conservée avec le miroir Yata no Kagami au sein du sanctuaire d'Isé, elle avait été confiée au Prince Yamato Takeru no Mikoto peu avant son expédition vers l'est (...) Soumis au feu de l'ennemi à Yaizu Yamato Takeru a survécu en faisant un bûcher pour se protéger après avoir fauché (nagi harai) de l'herbe (kusa) avec son épée qui fut appelée par la suite "Épée Kusanagi" pour commémorer cet évènement". - Les Documents Takeuchi 2, Kosaka Wado
Selon la légende, cette épée serait sortie du corps de Yamata no Orochi, un serpent géant possédant 8 têtes, après que le kami (dieu) Susanoo l'ait pourfendu. Aujourd'hui, personne ne peut voir cette relique à l'exception de la famille impériale et des prêtres qui exécutent le rituel du sacre.
Le Nodachi
Nodachi désigne littéralement "sabre de champ". Il s'agit d'un très long sabre dont la lame fait en moyenne entre 1m et 1m50 et qui était utilisé par les bushi sur les champs de bataille. Ils la portaient sur l'épaule, le plat de la lame sur l'épaule et le Tsuka en avant dans la main. On l'utilisait principalement en extérieur du fait de sa grande taille rendant impraticable une utilisation en intérieur. Ainsi, il s'agissait d'une arme spécialement conçue pour défaire les cavaliers et leurs chevaux. La légende raconte même qu'en l'utilisant bien, on pouvait couper en deux un cheval et son cavalier d'un seul coup ! Cependant, cette arme ne fut que très peu utilisée, rapidement supplantée par le Naginata ou le Nagamaki, bien plus efficaces.
Les armes courtes et tranchantes japonaises

Le Tanto
Le tanto est un couteau japonais de moins de 30 cm. Il était utilisé par des samouraïs en tant que lame perce-armure ou même par des femmes combattantes. Il en existe deux types principaux : l'hamidachi (avec une garde de petite dimension) et l'aikuchi (pas de garde, poignée en peau de poisson). Ces couteaux servaient également à accomplir l'acte rituel du suicide, le Jigai (section des carotides). Globalement, ils sont l'équivalent de nos couteaux ou poignards, mais avec une touche nippone et un fourreau splendide ! Envie de cours de japonais paris ?
Le Kodachi
Le Kodachi est un sabre japonais de petite taille qui peut être comparé au Tanto. En réalité, il est l'ancêtre du Wakizashi avec lequel il est souvent confondu : le Kodachi date de l'ère Heian tandis que l'autre n’apparaît que durant l'ère Muromachi. Sa forme se rapproche un peu du Tachi et de ce fait il est plus fin et courbé que le Wakizashi. Le Kodachi mesure entre 40 et 65 cm de long, il est donc placé entre le Wakizashi et le Tanto en termes de taille. On l'utilise souvent par paire lors des combats rapprochés ou pour les assassinats.
Le Tessen
Le tessen est une arme qui ne paie vraiment pas de mine : il s'agit d'un éventail d'acier. Plusieurs histoires, probablement semi-légendaires, nous racontent l'utilité du tessen. Voici l'une d'elles :
Lorsqu'il fut invité chez le grand seigneur de guerre Oda Nobunaga (le "roi démon") Araki Murashige laissa son sabre à l'entrée comme de coutume. Il exécuta le salut traditionnel et Nobunaga comptait le décapiter avec les portes coulissantes se refermant sur sa nuque. Heureusement, Araki utilisa son Tessen pour bloquer la porte coulissante.
Une autre légende raconte comment, durant l'ère Sengoku, le seigneur de guerre Takeda Shingen survécut à une attaque de sabre à cheval d'Uesugi Kenshin dans sa propre tente en utilisant simplement un tessen. Le tessen pouvait donc servir de bouclier, d'arme de self défense ou même d'arme offensive lorsque les autres types d'armes étaient interdits ! Vous cherchez des cours de japonais lyon ?
Les armes de hast et les armes à distance dans la tradition japonaise

Le Naginata et le Yari
Ces deux armes nippones sont des armes d'hast, autrement dit des sortes de lances. Le Naginata fait son apparition au Japon au Xème siècle en provenance de Chine. Cette arme est une lance au bout de laquelle la lame est courbée. Légère et maniable, cette arme était prisée de plusieurs castes de combattants :
- Les guerriers à cheval,
- Les moines guerriers,
- Les gardiennes des gynécées,
- Les femmes des seigneurs.
Aujourd'hui, le Naginata est un art martial pratiqué par une majorité de femmes. D'un autre côté, le Yari est une lance pouvant mesurer entre 2,5m et 4m de long. La lame au bout du Yari pouvait être droite à double-tranchant ou en forme de croix (ju-ji). Aussi pratique pour l'estoc que pour la taille, le Yari fut l'une des armes les plus mortelles de l'histoire du Japon ! De plus, on peut utiliser l'arrière du Yari pour donner des coups, un mouvement qui se retrouve dans plusieurs kata d'aïkido ! Vous cherchez un cours de japonais ?
Les Torimono Sand?gu
Torimono Sand?gu désigne trois armes d'hast utilisées pendant l'ère Edo par les forces de l'ordre. Ces trois types d'armes sont le Sasumata (double fourche), le Sodegarami (pointes) et le Tsukub? (en forme de T). Elles n'étaient pas conçues pour tuer, mais plutôt pour attraper. On les utilisa notamment pour s'occuper des prisonniers.
Les armes du ninja : Yumi, Kunaï, Senbon, Shaken et Shuriken

Les armes du Kobujutsu d'Okinawa

D'autres types d'armes nippones

L'Ono et la Masakari
Ono est un terme qui désigne en japonais une hache ou une hachette. Ainsi, il désigne une grande variété d'armes et d'outils qui partagent une même structure globale. Au départ, elle était utilisée comme outil de coupe du bois, puis on lui découvrir des propriétés très intéressantes au combat. La Masakari est une hache lourde servant au combat qui pèse environ 4 kg et mesure environ 120 cm. Evidemment utilisée au corps à corps, elle était maniée principalement par les moines guerriers appelés Yamabushi dont l'armement variait sensiblement de celui du Bushi classique. La lame était composée d'un métal lourd et très tranchant d'un côté et d'une pointe de l'autre côté pour passer au travers des armures. Lourdes et à la portée négligeable, elles n'étaient pas d'une grande utilité sur le champ de bataille face à une lance, mais pouvaient tout de même infliger de gros dégâts.
Le Kanabo
Vous avez peut être déjà vu une représentation d'un Oni japonais, ces démons rouges et massifs, qui portait sur lui un gourdin impressionnant. Cette arme se nomme le Kanabo et il s'agit d'un bâton lourd de type gourdin, généralement fait de chêne massif et couvert de piques de métal ou de têtes de clous. Il existe également des versions complètement en métal mais elles furent plus tardives. Le Kanabo était principalement utilisé pour détruire les armures ou briser les pattes des chevaux. Il fallait beaucoup de force pour manier cette arme et la rendre assez rapide pour être efficace. Il existe plusieurs autres types de gourdins de ce genre :
- Nyoibo,
- Konsaibo,
- Tetsubo,
- Ararebo,
- Kanemuchi,
- Aribo.
L'art de son utilisation se nomme le Kanabo-jutsu et consiste à maîtriser à la fois l'équilibre et la force pour frapper avec précision. On enseignait par exemple l'art de se remettre en garde après une attaque manquée.
L'Otsuchi
Un Otsuchi est un grand marteau. Ce lourd maillet, généralement en bois, avait un manche qui mesurait environ 180 cm. La tête du marteau était réalisée en bois dense que l'on cerclait de fer tandis que le manche était fait de Shirokashi, le chêne blanc utilisé notamment pour les Bokken. Il était utilisé dans sa grande majorité pour forcer les portes des châteaux et il est peu probable que son usage se soit propagé au combat du fait de sa faible maniabilité.
Les armes japonaises dans la culture populaire










