Pianiste/Compositeur avec doctorat donne des cours de piano et composition par Skype, pour tous niveaux

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• Depuis quand développez-vous une passion pour la musique et plus particulièrement pour votre instrument de prédilection ?

  J'ai commencé à apprendre le piano quand j'avais 5 ans et j'ai toujours été curieux et heureux d'en jouer. Mais ça n'est que dix ans plus tard, quand j'ai eu 15 ans, que j'ai vraiment développé une passion pour la musique. Pendant mes dix premières années d'étude du piano, j'ai joué beaucoup de musique classique, toujours sélectionnée par mes professeurs, en vue d'examens. Cela m'a déjà permis de comprendre qu'il y a beaucoup de façons différentes de jouer du piano et de découvrir certaines qui m'ont vraiment séduit. A quinze ans, j'avais déjà acquis assez de compétences pour explorer par moi-même de nouveaux styles de musique et assez de confiance pour suivre mon propre instinct concernant le répertoire.
  J'ai aussi joué du violon, pendant quelques années, à partir de 13 ans, mais je n'ai jamais développé une relation avec cet instrument comme celle que j'avais déjà construite avec le piano. J'avais déjà développé une relation particulière avec le touché et les sonorités du piano et c'est peut-être pour ça que le violon ne m'a jamais semblé être "mon" instrument.
  
  A 16 ans, j'ai rencontré un professeur de musique qui m'a fait connaître une musique qui a changé ma vie : le Regard de l'Etoile d'Olivier Messiaen. Au début j'ai détesté ce morceau, passionnément ! Mais comme mon professeur a insisté, j'ai travaillé ce morceau et, ce faisant, j'ai commencé à adorer le nouvel univers qui s'ouvrait à moi avec ses couleurs si vives, sa délicatesse et son intimité. Cela m'a conduit à jouer d'autres morceaux des Vingt Regards Sur l'Enfant Jésus de Messiaen et je peux dire que c'est par cette musique que je suis définitivement tombé amoureux du piano et de toutes les merveilleuses possibilités qu'offre cet instrument.
  Plus tard, quand j'ai appris le jazz et l'improvisation, cela m'a encore révélé une autre dimension du piano.

• Quelle musique pouvez-vous écouter en boucle avec toujours le même plaisir (et sans devenir dingue) ?

  Pour être honnête, il n'y a aucune musique que je pourrais vraiment écouter en boucle, avec toujours le même plaisir et sans devenir fou. Mais la musique qui s'en approche le plus est celle d'Olivier Messiaen pour le piano et celle du compositeur anglais Thomas Adès. Leur musique est si riche et si détaillée qu'il y a toujours quelque chose de nouveau à y découvrir.

• Parlez-nous du cours le plus difficile ou étonnant que vous avez pu donner !

  J'avais une élève de piano qui avait de vrais problèmes avec le rythme, je l'appellerai Annie (j'ai changé le prénom). C'était une femme brillante, une chercheuse en horticulture mais c'est comme si elle ne pouvait ni sentir ni tenir les rythmes. Pour l'aider, j'avais déjà essayé différentes techniques, au piano, avec un succès mitigé, quand j'ai décidé d'essayer autre chose. J'ai mis de la musique entraînante (groovy dance music) et lui ai demandé simplement de taper des mains, en rythme. C'était encore trop difficile pour elle… Petit à petit nous avons tapé des pieds et nous nous sommes finalement retrouvés tous les deux à danser à côté du piano sur de la techno ! Et miraculeusement, la danse a été comme un déclic pour Annie dont le sens du rythme a progressé à partir de là.
  
  Elle avait prévu de partir en vacances avec son mari peu après et je lui ai demandé, comme devoir de vacances, de danser chaque jour sur de la musique vraiment prenante, vraiment groovy. Elle a suivi mon conseil à la lettre et, chaque soir, dans leur chambre d'hôtel, elle a dansé avec son mari. En revenant de vacances, elle m'a avoué que ces séances de danse quotidiennes avait beaucoup contribué au succès de leurs vacances. Et son sens du rythme s'était aussi beaucoup amélioré !

• D'après vous, quel est l'instrument le plus compliqué à maîtriser et pourquoi ?

  Il me semble que le violon est peut-être l'instrument le plus difficile à maîtriser parce qu'il y a beaucoup de variables à contrôler en même temps:
  La justesse d'intonation, parce que sans frettes, la justesse d'intonation devient un grand défi ;
  Les grands écarts que la main gauche doit effectuer, avec une grande précision, pour bien jouer les doubles-cordes ;
  l'archet qui doit toujours changer d'angle, de position, de force et de vitesse ;
  Sans parler de la posture étrange que doit garder le violoniste en s'efforçant de la rendre « normale » !

• Quelles sont, pour vous, les clés de la réussite (hormis celles de Sol et de Fa) ?

  Il me semble que la première clé de la réussite est d'avoir un bon mentor, c'est-à-dire une bonne relation avec un excellent professeur. Je pense qu'un bon professeur doit être une source d'inspiration et pas seulement d'instruction. Dans le passé, j'ai eu la chance d'avoir de tels professeurs qui m'ont donné l'inspiration pour aller chercher plus loin, musicalement, avec mon instrument et, en moi-même, comme musicien. Cette inspiration est née de leur propre relation à la musique ainsi que de leur grand talent comme musicien. Quand j'enseigne, j'essaie d'être cet excellent mentor pour mes élèves. Je propose des leçons qui viennent directement de mes meilleures expériences musicales dans l'espoir d'inspirer à mon tour mes élèves, tout autant que m'ont inspiré mes professeurs.
  
  La seconde clé de la réussite, en ce qui concerne le piano, est de cultiver un intérêt et une curiosité sans fin pour le travail à accomplir. Il faut prêter une grande attention aux plus petits détails de la technique, de la production du son, du rythme jusqu'à ce que ces petits cailloux deviennent un grand rocher à l'horizon de la conscience. Il faut entretenir un goût de l'effort et un amour de la difficulté, guidé par la confiance que procure le fait de savoir que les techniques utilisées conduisent au succès, guidé aussi par le plaisir et la satisfaction d'entendre des sons, de plus en plus merveilleux, sortir de l'instrument.
  
  La troisième clé de la réussite est de choisir avec soin et avec amour la musique que l'on va apprendre à jouer. Trop souvent, en grandissant, je me suis retrouvé à étudier, pendant des heures et des heures, une musique qui n'était tout simplement pas « mon genre de musique ». Je crois qu'il est indispensable de prendre le temps de discuter clairement avec les élèves de leurs goûts personnels et de leurs préférences musicales pour choisir un répertoire dans lequel il pourront s'investir à 100%. Bien sûr, c'est aussi utile d'exposer les élèves à une musique qu'ils ne connaissent pas - après tout, c'est bien comme ça que j'ai découvert mon compositeur préféré, Messiaen ! Toutefois, je crois que c'est possible de faire des choix dans le répertoire, avec l'élève, d'une manière qui respecte entièrement sa personnalité et qui lui permet d'entrer plus pleinement dans son apprentissage et de s'y dédier complètement.

• Citez 3 musiciens avec lesquels vous rêveriez de faire un boeuf dans un bar à 2h du mat et dites-nous pourquoi !

  D'abord et avant tout, Olivier Messiaen, ce monstre sacré de l'improvisation au clavier dans les styles les plus profonds et les plus fantasmagoriques, avec son univers musical si varié et si unique.
  Ensuite, Gary Peacock, le bassiste exceptionnel du Keith Jarrett Trio et d'autres groupes, jusqu'à sa mort le 4 septembre 2020. Sa réactivité, son inventivité et sa chaleur m'ont toujours apporté beaucoup de plaisir.
  Et enfin, Mark Guiliana : un batteur de modern jazz d'une extrême créativité. Sa maîtrise, en apparence facile, de la polyrythmie et de la polymétrie, sa spontanéité, et son énergie à l'état pur, sont ce qui crée l'ossature rythmique pour tous les autres musiciens.
  
  Ainsi, si ces trois musiciens acceptaient de faire un boeuf avec moi, ça serait un grand privilège et un grand plaisir !

• Une anecdote à raconter en rapport avec votre métier ou votre scolarité (et pas forcément la fiesta que vous avez faite suite à votre entrée au Conservatoire) ?

  Apprendre à jouer d'un instrument est une expérience merveilleuse et, en même temps, un grand défi technique pour la plupart des gens. Mais c'est un défi qui peut sembler très rafraichissant pour l'esprit. Quoiqu'il en soit, pour vraiment « se trouver » musicalement, il faut parvenir à dépasser et à transcender les défis de la technique instrumentale. Et ceci peut se produire bien longtemps avant d'avoir acquis une maîtrise complète de cette technique !
  
  Au cours de mon éducation musicale, j'étais souvent entouré de musiciens qui avaient une très bonne technique : des élèves qui passaient des heures et des heures dans la salle de répétition à travailler leur technique et la qualité du son de leur instrument. Pourtant, dans les années qui ont suivi le conservatoire, on s'est rendu compte que les élèves qui ont réussi leur carrière musicale étaient ceux qui avaient trouvé une façon de s'exprimer à travers leurs instruments, même s'ils n'étaient pas forcément les meilleurs d'un point de vue technique. Ils ont trouvé le moyen d'exprimer leur personnalité et leur créativité par la musique et c'est ce qui fait que le public peut se reconnaître en eux, en tant que personnes, et pas seulement en tant que musiciens ou techniciens. Il me semble donc que c'est important de se souvenir, même si l'on recherche la perfection sur son instrument, il ne faut jamais s'oublier ou oublier ce que l'on a à dire en tant que personne, grâce à nos instruments.

• Quel est votre petite touche qui fait de vous un Superprof adoré par tous ses élèves ?

  Voici les quelques raisons pour lesquelles je pense que mes élèves aiment travailler avec moi :
  A- C'est normal de faire des erreurs et j'encourage mes élèves à faire toutes les erreurs dont ils ont besoin pour progresser parce que je sais que cela fait partie du processus d'apprentissage. Apprendre à faire les « bonnes erreurs » peut vraiment accélérer l'apprentissage alors qu'avoir peur de faire des erreurs peut, au contraire, vraiment ralentir cet apprentissage.
  
  B- Je discute attentivement avec les élèves pour trouver exactement le bon morceau pour eux et je travaille, dès le début, à ce qu'il puisse se concentrer sur la façon de faire entendre ce que veut dire la musique avant même d'avoir réglé tous les problèmes de technique instrumentale. Je trouve que c'est une façon d'humaniser le processus d'apprentissage et que cela motive les élèves qui y trouvent une façon plus musicale d'étudier et de travailler un morceau.
  
  C- J'explique les nouveaux concepts de façon à anticiper les éventuelles difficultés des élèves. En anticipant ainsi les difficultés, les élèves peuvent apprendre très vite et devenir plus rapidement des musiciens indépendants.
  
  D- Je suis toujours très bienveillant à l'égard de mes élèves que je soutiens et que j'encourage en permanence. J'aime les aider à mieux travailler par eux-mêmes et sur eux-mêmes pour atteindre le succès qu'ils recherchent. Il semble même que l'instrument ne soit qu'une partie du problème puisque beaucoup d'élèves me disent qu'ils peuvent appliquer à d'autres aspects de leur vie ce qu'ils découvrent pendant les leçons de piano.
  
  E- Après chaque leçon, j'envoie toujours à mes élèves un email détaillé dans lequel ils peuvent trouver des notes précises sur la leçon et des conseils pratiques pour progresser rapidement. Ainsi, les élèves peuvent se concentrer sur la leçon sans se préoccuper de tout retenir puisque je leur envoie ces notes et ces conseils juste après chaque cours.