Chapitres
Selon une étude de l'Ifop (Institut Français d'Opinion Publique) menée en janvier 2017 pour le Syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT), sept millions de personnes en France se sont déjà faits faire un tatouage sur le corps.
Une proportion non négligeable qui représente 14 % des plus de 18 ans en 2017 contre 10 % en 2010.
L'Ifop enfonce le clou - l'aiguille, on dirait même - : 17 % des personnes sondées et ayant un tatouage sont des femmes, tandis que 11 % sont des hommes, 33 % d'entre eux sont travailleurs indépendants et surtout, 53 % ont moins de 35 ans.
Une statistique - toute proportions gardées, ce n'est qu'un sondage sur 1002 personnes... - qui tendrait à interpréter que la personne type consentant à se faire tatouer est une femme, jeune (entre 18 et 35 ans), non salariée (indépendante).
Par ailleurs, 67 % de la population tatouée déclare avoir modèles et dessins dans des emplacements discrets du corps.
Ces chiffres démontrent l'engouement croissant pour le tatouage indélébile dans le monde occidental, malgré les risques liés à l'injection d'encre et de produits chimiques sous la peau, notamment ceux de contracter des infections sous-cutanées.
Exit les clichés du tatouage comme marqueur social de la pègre, du crime organisé, du yakuza ou du malfrat hors la loi.
Désormais, hommes comme femmes de toutes classes sociales viennent sous l'aiguille d'un salon de tatouage pour se faire tatouer, cette pratique ornementale étant majoritairement vue comme un art pour 80 % des jeunes de 18 à 24 ans.
Et de surcroît, le tatouage devient un commerce de masse tout autant qu'une marque de distinction ostentatoire à la mode.
L'image du bad boy stigmatisé s'est normalisée, comme une ancienne déviance - à l'instar du jazz en Nouvelle-Orléans ou de l'homosexualité au début du 20ème siècle - qui, au fil du temps, devient une norme (en tant que pratique sociale acceptée).
Parmi les nombreux tatouages possibles - tatouage japonais, tatouage tribal, maori, tatouage polynésien etc. -, un style de tatouage nous intéresse particulièrement dans cet article : le tatouage chinois pour démontrer son amour pour la culture chinoise.
Faut-il oser le tatouage chinois ou au contraire le craindre ?
Tatouage chinois : histoire et symbolique
De nos jours, le tatouage chinois, qui consiste à se faire encrer sous la peau un motif avec des caractères chinois - sinogrammes - ou des kanji, est considéré comme un art.
C'est toutefois un ornement indélébile, dont l'opération pour le faire retirer est autant coûteux que douloureux.

Aussi est-il primordial d'être sûr de son choix - puisqu'il s'agit d'un tatouage permanent, à vie - et d'avoir la bonne traduction de l'idéogramme chinois.
Le tatouage chinois est aujourd'hui très populaire dans les pays occidentaux, mais il n'en a pas toujours été ainsi. L'Histoire du tatouage a commencé il y a 3500 ans.
A l'origine, il était employé dans la culture chinoise en tant que châtiment à destination des prisonniers.
Dans d'autres civilisations, comme on le voit en cours de chinois, il se pratiquait déjà au Néolithique, les Hommes préhistoriques lui attribuant une vertu thérapeutique comme médium de lutte contre l'arthrose : en 1991, le corps momifié d'un homme datant de 5300 avant J-C fut découvert dans les Alpes italiennes avec de nombreux tatouages au niveau des articulations.
Mais à contrario, selon F. Borel - historienne de l'art et docteur en Philosophie et Lettres -, "en Chine, le tatouage figurait parmi les cinq punitions aux côtés de la mort, de la castration, de l’amputation du nez et des pieds. Le tatouage fonctionne alors comme une marque humiliante et comme une indication publique et facilement discernable ; strictement codifié, il varie de région en région".
Dans l'imaginaire collectif chinois traditionnel, on regarde donc le tatouage avec défiance, cette pratique étant associée à la délinquance, aux prisonniers ou aux membres de bandes du crime organisé.
Le tatouage évolue avec le temps et devient progressivement une marque d'ornement corporel personnel.
Très populaire sous les dynasties Tang (618-907), Song (960-1279) - durant laquelle il vit son âge d'or - et Ming (1368-1644), les gens utilisaient aiguilles et encre de Chine pour symboliser la chance du 10ème au 13ème siècle.
Le style de tatouage asiatique s'inspire fortement de figures de la mythologie chinoise ou occidentale telles que :
- Les dragons : animal mythologique ancré depuis l'Antiquité, il est symbole de l'empereur, de la sagesse, deee l'énergie et signe de bon augure,
- Les poissons : la carpe Koï, symbole de la force, de la persévérance, de l'amour et de la virilité,
- Le Bouddha,
- Les fleurs : fleur de lotus (symbole de la vitalité, de l'amour, de la vitalité et du bonheur), fleurs de cerisier,
- Les signes du zodiaque chinois et une forte symbolique pour chaque signe astrologique chinois (douze animaux),
- Les signes astrologiques occidentaux,
- Les kanji et les signes écriture chinoise.
Pour concrétiser ses idées de tatouages, se faire un premier tatouage, il importe de bien connaître le symbole chinois afférant au motif chinois envisagé. En effet, de nombreuses erreurs irréversibles peuvent être commises si l'on connaît mal la langue chinoise...
Se faire tatouer en chinois : prix et erreurs à ne pas faire
Dans la langue chinoise, chaque idéogramme porte une symbolique importante liée à des sentiments, des concepts variés et des philosophies diverses (notamment pour les proverbes chinois).

Or les tatoueurs ayant un studio de tatouage en France n'ont généralement pas de compétences linguistiques dans la langue chinoise, recopient telles quelles les planches de tatouage - potentiellement truffées d'erreurs ou de contresens - ou reproduisent les sinogrammes fournis par leurs clients, méconnaissant eux aussi la culture chinoise.
C'est ainsi que l'on se retrouve avec un hiragana japonais dans le dos au lieu d'un idéogramme chinois, ou avec un signe chinois indélébile symbolisant la guerre, la violence ou la mort quand on pense porter l'image de l'amour ou de la longévité...
En outre, nous y voyons ici un intérêt non négligeable de prendre des cours de chinois mandarin auprès de nos professeurs dans sa ville de résidence : en maîtrisant l'alphabet chinois, le vocabulaire ou la mythologie chinoise, cet écueil que l'on pourrait regretter toute la vie sera évité !
Principale erreur donc à éviter lorsque l'on veut se faire un beau tatouage : veiller à ce que celui-ci signifie.
Nous recommandons de bien étudier chaque symbole et sa portée avant de se ruer chez le tatoueur.
Pour l'anecdote - très relayée sur le web -, des célébrités telles que Coolio, N. Richie, Robbie Williams, B. Spears, Rihanna et David Beckham se sont retrouvés avec des tatouages mal orthographiés.
Apprendre le chinois mandarin, le parler couramment ou consulter un natif de Chine permettent d'éviter cette bévue et de ne pas avoir un texte chinois dénué de sens dans le bas du dos, sur le torse, dans la nuque, sur l'avant-bras ou en haut du bras.
Vous pourrez alors marquer la Fête du Printemps chinoise pour toujours sur votre peau !
Et puis un nouveau tatouage engendre un coût qui n'est pas à prendre à la légère. Notez que plus le tatoueur sollicité sera expérimenté, plus il sera cher, or il va de soi qu'il est dangereux de faire appel à un débutant en la matière...

Se faire encrer la peau d'un motif de calligraphie chinoise, d'une représentation bouddhiste, d'un dragon tribal du nouvel an chinois ou encore commander un nouveau tatouage de votre prénom chinois à l'encre noire, cela risque de coûter assez cher.
D'abord, le prix va varier d'un prestataire tatoueur à l'autre, ce qu'on ne sait pas en cours de chinois, à l'instar des professeurs particuliers de musique, de langues vivantes et nos coachs sportifs sur Superprof. Il faut en effet rémunérer l'expertise, la prise de risques et les grandes précautions d'hygiène à prendre.
Aussi, l'emplacement du corps - omoplate, poitrine, nuque, cheville, biceps, dans le cou - sur lequel est tatoué le motif va impacter le coût : certaines parties du corps, plus lisses, seront plus faciles que d'autres et cela va donc également faire varier le temps passé par le tatoueur professionnel sur votre peau.
En moyenne, les tarifs pour un tatouage dans le style souhaité par le client vont de 80 € à 150 € par heure (cours chinois paris).
Risques sanitaires liés au tatouage sous la peau
Outre le tarif élevé de l'opération, se faire tatouer comporte de nombreux risques pour la peau et les autorités sanitaires ont d'ailleurs déjà alerté à maintes reprises le grand public à ce sujet.
Des complications médicales issues du tatouage apparaîtraient dans 2 à 3 % des cas. Un chiffre faible, mais représentant tout-de-même plusieurs millions de personnes dans le monde.

Afin de lever la critique du tatouage dans un débat, on pourrait invoquer un paradoxe notoire entre le fait de se préoccuper des allergènes, des substances carcinogènes ou mutagènes, des perturbateurs endocriniens, des substances chimiques présentes dans l'alimentation (pesticides, glyphosate, etc.) ou dans les produits cosmétiques impactant la santé publique, et le fait d'encrer la peau avec - justement - des produits chimiques.
Or les pigments utilisés pour tatouer sont de plus en plus issus de la chimie organique, et le peu de colorants injectés contiennent des métaux toxiques (aluminium, barium, cadmium, cobalt, cuivre, fer, mercure, plomb, chrome, manganèse, nickel, antimoine, strontium, vanadium, hydrocarbures, etc.) pour l'organisme.
Avant de vous faire tatouer pour célébrer le nouvel an chinois, prenez donc le temps de réfléchir deux fois à la question !
En sus de ces risques qui suffiraient à freiner les ardeurs de nombreuses personnes, il existe un risque d'inoculer accidentellement bactéries (notamment le staphylocoque), virus et champignons pathogènes dans le corps humain.
De plus, si l'on écarte le risque infectieux, l'encre injectée sous l'épiderme contient souvent des encres de calligraphie, des encres à dessin, et même des encres d’imprimantes qui ne sont pas toujours réglementées (on les achète en ligne).
Les encres de tatouage chimiques employées de nos jours sont donc connues pour être dangereuses pour le derme et l'épiderme, et peuvent générer des réactions allergiques. On n'apprend pas forcément ceci en cours de chinois !
Lorsqu'un tatouage a été effectué dans la peau, il est par ailleurs plus difficile de dépister d'éventuels problèmes de peau. Au final, on en sait très peu sur le risque toxicologique des nouveaux pigments contenus dans les encres à tatouage, et l'on ne sait pas quelle en serait la répercussion en cas de migration de ceux-ci vers les organes vitaux.
Se faire tatouer des caractères chinois ou son prénom en chinois n'est donc définitivement pas un acte à prendre à la légère et en cas de regret, l'opération de détatouage demeure, encore de nos jours, difficile.
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